Les griffons. Ce terme évoque souvent une créature mythique, mais dans le monde entrepreneurial français, il désigne autre chose. Ces griffons ne sont pas des chimères, mais des entreprises bien réelles, prêtes à déployer leurs ailes. Près de 250 000 TPE et PME sont implantées dans les banlieues, souvent négligées dans les politiques publiques. Pourtant, ces entreprises, qui génèrent un chiffre d’affaires supérieur à 50 000 euros, possèdent un fort potentiel économique. Elles représentent une richesse inexploitée, en attente d’un coup de pouce pour s’épanouir.
Les griffons, les gardiens d’un trésor économique
Contrairement aux licornes, ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars, les griffons évoluent dans une autre dimension. Aziz Senni, entrepreneur et investisseur, les décrit comme des entreprises implantées dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), souvent marginalisées dans les discussions économiques. Selon lui, ces entreprises sont des gardiens de trésors cachés : des emplois, des talents et des richesses insoupçonnées qui pourraient transformer ces territoires.
Une approche inadaptée des pouvoirs publics
Depuis des années, les politiques publiques ont principalement abordé les banlieues sous des angles sociaux ou sécuritaires. Toutefois, peu d’attention a été accordée à leur potentiel économique, malgré un taux de chômage atteignant 23 % dans ces zones. Ces quartiers, qui abritent près de 10 % de la population française, recèlent pourtant d’innombrables opportunités de développement. Le problème, comme le souligne Aziz Senni, est que les politiques d’accompagnement économique sont encore insuffisantes.
Des initiatives en quête de soutien
Les griffons ne demandent qu’à être reconnus et soutenus pour prendre leur envol. Il existe déjà plusieurs initiatives pour accompagner ces entreprises, mais le besoin d’un soutien financier accru et d’une politique économique plus inclusive se fait sentir. Encourager les investisseurs et les pouvoirs publics à prêter attention à ces territoires pourrait créer un véritable écosystème entrepreneurial et redynamiser l’économie locale.
Exemples concrets de griffons qui se développent dans les quartiers prioritaires en France
Voici quelques exemples concrets de griffons, ces petites et moyennes entreprises qui se développent dans les quartiers prioritaires en France :
1. Label Emmaüs
Label Emmaüs est une coopérative e-commerce qui propose des articles d’occasion vendus par des structures de l’économie solidaire. L’entreprise, basée en banlieue parisienne, combine impact social et réussite économique. Notamment en offrant des opportunités d’emploi à des personnes en insertion professionnelle.
2. Le Bénéfique
Cette entreprise installée à Clichy-sous-Bois commercialise des tisanes biologiques sous une forme unique : des tiges entières infusables, récoltées à la main en Turquie. Le Bénéfique met en avant le développement durable et l’entrepreneuriat social, tout en valorisant les savoir-faire artisanaux.
3. Meet My Mama
Meet My Mama, implantée à Paris et en banlieue, est une entreprise sociale qui propose un service traiteur avec des plats cuisinés par des femmes immigrées, souvent éloignées du marché du travail. En plus de l’activité traiteur, la structure accompagne ces femmes dans la création de leur propre entreprise ou de leur projet professionnel.
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Ces entreprises, bien qu’encore souvent méconnues, représentent un exemple concret de griffons, ayant su faire preuve de créativité et de résilience dans des quartiers souvent sous-estimés en termes de potentiel économique.
Les griffons, une vision pour l’avenir
pour conclure, l’enjeu est donc de taille ! Repenser l’approche économique des quartiers prioritaires, et donner aux griffons les moyens de prospérer. Leur développement pourrait non seulement réduire le chômage dans ces zones, mais aussi favoriser une dynamique entrepreneuriale nationale.