La France assiste à une diminution significative du nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB). En 2023, plus de 2 000 DAB ont été supprimés, portant leur total à 44 123, contre 46 249 l’année précédente. Depuis 2018, ce sont plus de 8 500 distributeurs qui ont disparu du paysage français.
Causes de la disparition des distributeurs automatiques de billets (DAB)
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance. L’essor des paiements sans contact et des banques en ligne réduit la dépendance aux espèces. Les établissements bancaires cherchent également à optimiser leurs coûts en fermant des agences physiques et en diminuant le nombre de DAB.
Initiatives communales pour maintenir l’accès aux espèces
Face à cette disparition, certaines communes prennent des mesures pour pallier le manque. Elles financent l’installation de nouveaux DAB en collaboration avec des entreprises spécialisées. Par exemple, la ville de Gonfaron, dans le Var, a investi 61 000 euros pour installer un distributeur opéré par Brink’s, avec un coût mensuel supplémentaire de 1 100 euros pendant trois ans.
Une fracture financière qui s’accentue sur les petits ménages
Les petits ménages, notamment en milieu rural, subissent de plein fouet cette mutation. Sans DAB à proximité, ils doivent parcourir plusieurs kilomètres pour retirer de l’argent. Certains se tournent vers des solutions informelles, demandant à des proches de leur fournir des espèces, ce qui accroît leur dépendance. Cette situation crée une fracture entre ceux qui maîtrisent les outils numériques et ceux qui restent attachés aux paiements en liquide.
Solutions alternatives et défis à relever
Certaines banques proposent des services de retrait d’espèces chez les commerçants partenaires. Cependant, ces solutions présentent des limitations, telles que des plafonds de retrait bas et des horaires restreints. De plus, elles ne sont souvent accessibles qu’aux clients de la banque concernée.
Perspectives d’avenir
La tendance actuelle suggère une poursuite de la diminution des DAB en France. Les initiatives locales montrent une volonté de maintenir l’accès aux espèces, mais leur généralisation dépendra des ressources financières des communes et de la collaboration avec des opérateurs privés. Il est crucial de trouver un équilibre entre l’évolution vers une société numérique et le maintien de l’inclusion financière pour tous.
Vers une disparition programmée des distributeurs automatiques de billets (DAB)
Les banques accélèrent le mouvement. Elles misent sur la digitalisation totale des services et réduisent les infrastructures physiques. En parallèle, l’État ne semble pas imposer de cadre strict pour maintenir un accès universel aux espèces. Cette politique, assumée ou subie, pousse les citoyens vers une dématérialisation forcée.
L’essor du cashback et des retraits chez les commerçants
Face à la fermeture des DAB, certaines enseignes proposent des retraits en caisse. Ce système, appelé cashback, permet aux clients de retirer une somme d’argent en réglant un achat par carte bancaire. Mais ce modèle a ses limites. Tous les commerçants ne l’acceptent pas et les montants retirables restent faibles. De plus, cette alternative repose sur une logique commerciale qui n’assure pas un accès équitable aux espèces pour tous.
Scénarios pour l’avenir
Trois options semblent possibles.
- Un maintien sous contrainte réglementaire
L’État impose aux banques de garantir une couverture minimale en DAB, notamment dans les zones rurales. Cette option nécessiterait un cadre légal et des subventions publiques. - Une généralisation des solutions alternatives
Le cashback et les retraits en point de vente deviennent la norme. Cette approche repose sur un partenariat renforcé entre banques et commerces. - Une disparition quasi totale des espèces
Le paiement numérique s’impose, avec des conséquences majeures pour les populations les plus fragiles. L’empreinte numérique de chaque transaction devient alors inévitable, posant la question de la vie privée et du contrôle financier.
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L’élimination progressive des espèces pose un problème de souveraineté monétaire. En cas de panne informatique ou de cyberattaque, une société sans cash devient vulnérable. L’économie repose alors entièrement sur des infrastructures numériques contrôlées par des acteurs privés. En Suède, pionnière du paiement dématérialisé, le gouvernement a dû intervenir pour garantir un accès minimal aux billets. La France pourrait-elle suivre cette voie et imposer aux banques de maintenir un réseau minimal de DAB ?