Un rapport délivré par le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux ou GAFI a révélé la manière dont les organisations terroristes se servaient des campagnes de crowdfunding humanitaire pour financer leurs activités. L’organisme a publié ce rapport sur le terrorisme et le crowdfunding pour informer le grand public et les plateformes concernées.
Des collectes de fonds sur les plateformes de crowdfunding en faveur du terrorisme
Le crowdfunding consiste à collecter des fonds pour la réalisation d’un projet ou la création d’une entreprise. De nombreux contributeurs octroient des sommes plus ou moins importantes pour cette cause par l’intermédiaire de plateformes spécialisées sur l’internet.
Cette activité est tout à fait légale, mais le manque de transparence de certains sites et l’absence de données précises sur les personnes qui envoient et reçoivent de l’argent facilitent l’utilisation de ces plateformes par les organisations terroristes et d’autres acteurs illicites.
Les organisations en faveur du terrorisme se servent très facilement des plateformes de crowdfunding
Notamment, par l’intermédiaire de quatre méthodes dont :
-
L’utilisation abusive des causes humanitaires, caritatives.
En effet, ils collectent les fonds nécessaires à leurs activités par l’intermédiaire des campagnes axées sur des causes humanitaires. La compassion des donateurs les pousse à financer le projet, sans savoir qu’une partie des fonds récoltés va servir à financer des opérations illicites et des activités terroristes.
Le terrorisme financé par le crowdfunding soutient généralement des causes simples et louables comme des aides sociales et médicales, des aides humanitaires, des constructions d’infrastructures…
-
Des plateformes ou des sites web dédiés au financement participatif
La deuxième méthode est par l’intermédiaire des plateformes ou des sites web dédiés au crowdfunding. Ces dernières reçoivent un très grand nombre de campagnes et toute une variété d’activités, ce qui ne facilite pas la détection des activités illicites.
-
Les médias sociaux et les applications de messagerie
A partir de ces derniers, les extrémistes peuvent amplifier leurs messages et orienter facilement les utilisateurs vers des causes spécifiques de collecte de fonds.
Enfin, la quatrième méthode consiste à profiter de la relation entre le crowdfunding et les actifs virtuels. Cela inclut l’utilisation de pièces de monnaie confidentielles qui favorise davantage l’anonymat.
Des cas de terrorisme avec le crowdfunding détectés
Le terrorisme financé par le crowdfunding n’est pas nouveau et les organisations terroristes y ont déjà eu recours depuis plusieurs années. On peut prendre en exemple le cas détecté en 2001 lorsque la Holy Land Foundation a été désignée par l’administration Bush comme étant une organisation terroriste. La Holy Land Foundation est considérée comme la plus grande organisation caritative islamique aux États-Unis.
En 2004, cette organisation ainsi que cinq anciens dirigeants et employés ont été accusés par le grand jury fédéral de soutenir matériellement le Hamas.
L’organisation en question a distribué des fonds par l’intermédiaire de comités caritatifs basées en Cisjordanie. Les fonds servaient d’allocations pour les familles de kamikazes et les prisonniers du Hamas.
Toujours selon le rapport du GAFI, il faut comprendre l’évolution de la menace et des acteurs impliqués pour détecter le terrorisme financé par le crowdfunding. Dans certains cas, des jargons et des symbolismes spécifiques permettent de détecter d’éventuels actes terroristes ou extrémistes. Toutefois, cela n’est pas aussi facile, car ces terminologies, ces jargons et ces symboles sont en constante évolution et changent au fil du temps.